samedi 23 février 2008

Toujours dans le parc de Bécon


Combien de courbevoisiens savent que le centre commercial Charras doit son nom à la caserne qui existait à cet endroit? Ces bâtiments ont connu un sort peu commun. Si la caserne n’a pas évité la démolition en 1962, la façade de l’avant-corps central a malgré tout été conservée et remontée dans le parc de Bécon.


Un peu d'histoire ....
C’est à 24 ans, en 1756, que le suédois Charles-Axel Guillaumot construit cette caserne pour y loger les gardes suisses. Par la suite, le lieu se fera une spécialité d’attirer des personnages peu banals. À commencer par l’officier dont la caserne porte le nom, choisi par le général Boulanger,ministre de la Guerre, en 1886 : Jean-Baptiste Charras. Fils d’un volontaire de 1792 qui parvint au rang de général de brigade, polytechnicien, lieutenant-colonel puis secrétaire
d’État en 1848, il est proscrit de France après le coup d’État du 2 décembre 1851. Dans son exil, il continue de s’opposer à l’Empire. Alexandre Dumas Père relate largement dans ses mémoires
les exploits de ce républicain indomptable.
Plus près de nous, la caserne Charras accueillera en 1914-1918 les Bataillons des Tirailleurs
Sénégalais, les célèbres “Indigènes” puis en 1943, l’école des officiers de la Gendarmerie Nationale.
Le Bureau Résistance y sera également implanté après la dernière guerre. Bien d’autres célébrités ont battu le pavé de la caserne Charras :
Alfred de Vigny fit partie de l’infanterie de la Garde Royale de 1815 à1823, Henri d’Orléans, duc d’Aumale, fut colonel du 17e régiment d’Infanterie en 1842, le général de Lattre de Tassigny y fait renaître en mars 1946 le 93e régiment d’infanterie.
Mais la caserne ne sera pas fréquentée que par des militaires dans l’âme :
Serge Gainsbourg y fait un passage en 1948, et fidèle à lui-même, s’en enfuit pour rejoindre sa petite amie de l’époque.


Quant au chanteur contestataire François Béranger, il y sera mobilisé en 1958....

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